Alors oui, c'est sûr qu'au milieu de l'actu française bouillonnante du moment, je parle d'un truc qui paraît débile et de l'ordre du détail, mais quand même...
À l'heure où l'état du marché de l'emploi est ce qu'il est pour les jeunes, où l'Université française est considérée comme une usine à chômeurs et où les Grandes Écoles deviennent de moins en moins accessibles à des élèves provenant des classes les moins nanties, avoir encore et toujours nos politiques qui mettent en avant le soi-disant prestige de leurs études pour appuyer leurs argumentations, participant ainsi au clivage populaire fait entre Classes Prépa/Grandes Écoles et Universités, c'est LASSANT !
(Pour être polie)
Môôôôôssieur Daubresse, ex-centralien... Certes, vous avez, il y a des décennies de cela, passé et réussi un des concours les plus difficiles de France, après avoir trimé pendant deux ans, voire trois, en classe préparatoire. Cool pour vous. Mais, euh... Concrètement, à part ça ? Qu'est-ce-que cette remarque pompeuse a à voir avec le compte ubuesque des voix de militants UMP ? Vous donner bonne conscience en vous disant qu'à défaut de faire avancer le schmilblick politique par vos idées et vos convictions, vous avez au moins le mérite d'avoir l'étiquette de centralien portée fièrement sur votre viril poitrail, même si celle-ci commence à s'effriter au fil des années ? Ou juste rappeler que bon... Vous êtes un ex-centralien, et que donc... Ben rien en fait.
Avoir fait de longues études, aussi prestigieuses soient-elle ne justifient pas la condescendance. Il y a de brillants esprits qui ne passent pas par la case X-Mines-ENA-Haute-École-De-Mon-Auguste-Séant. Il y a de brillants esprits qui sont passés par les bancs de la fac. Il y a de brillants esprits qui, oserais-je le dire, ont eu leur bac sur le tard... Ou ne l'ont carrément pas obtenu ! Vils faquins usurpateurs de l'intellectualisme français que ceux-là !
Je conçois que souvent, on avance ce genre de propos sans penser à ce qu'ils engagent, je suis moi-même une des premières à balancer que je sors de Louis-Le-Grand quand je passe un entretien d'embauche pour donner des cours aux bouts de chous parisiens, comme si ça suffisait à justifier de ma compétence. C'est justement cette acceptation ordinaire de la supériorité intellectuelle des personnes qui suivent ces cursus qui m'agace.
Et ben vous savez quoi ? Fuck it ! Maintenant je dirai que j'ai eu 0 au bac d'allemand et que je fais partie des feignasses d'étudiants en Université, mais qu'au moins, je sais donner cours correctement à mes gamins !